De Cassis à Las Palmas
De Cassis à Las Palmas
L'équipage heureux de partir vers les Canaries
2 octobre 2011
Ultime déjeuner avec amis et familles… le temps passe trop vite… un peu de stress, quelques larmes… au revoir Cassis…
Top départ : il est 16 heures, vent force 3 à 4, Free Dom avance bien, les quarts sont mis en place. Le ciel est étoilé, nous effectuons cette première traversée entièrement à la voile et arrivons sur Minorque le 4 au petit matin.
De Ciutadella nous passons par Majorque puis Ibiza où nous restons un jour pour cause de mauvais temps. Nous en profitons pour faire un grand tri et rangement du bateau.
Reprise de notre route agitée vers les côtes espagnoles… Quelle déception de découvrir plus d’immeubles que de verdure !
En passant le méridien de Greenwitch le soleil revient et la mer se calme. En approchant Alicante, le 9 octobre, nous croisons quelques concurrents de la future Volvo Ocean Race qui ont leur base dans ce port. Accueil agréable dans cette grande marina.
Déjà plus de 500 miles parcourus souvent à la voile sous le soleil de Méditerranée.
La côte est toujours aussi construite, les immeubles se succèdent à terre et les fermes aquacoles parsèment la mer, nous devons attendre de passer Punta Blanca pout découvrir un peu de paysage vierges, enfin presque… seul bateau au mouillage dans la cala del Gorguel 10 miles avant Cartagène, mais avec des dizaines et dizaines de pêcheurs à côté de leurs voitures flambant neuves et autour d’un beau feu de pneus… pittoresque et bonne odeur garantie.
Mouillage Cala del Gorguel
Nous arrivons à Cartagène, traversons l’avant-port équipé de torchères et cargos puis continuons pour accoster au ponton du port de plaisance situé au pied de la vieille ville. Accueil sympathique en français le 12 octobre, jour de la « fête des armées », notre 14 juillet.
La vieille ville de Cartagène est très intéressante avec ses monuments anciens et son architecture hispanique. Repos mérité. Nous la quittons pour découvrir des paysages de serres de culture maraîchère à perte de vue, de nouveau des immeubles vides de touristes.
Promenade dans les rues de Cartagène
Miracle, une nuit des dauphins viennent jouer avec Free Dom pendant une demi-heure.
Entre Almerimar et Gibraltar Tristan nous a "briefer" pour l'exercice d'homme à la mer. Par un bon force 3 et sous spi l'homme tomba à la mer (c'est à dire un sceau attaché à une défense). Onze minutes ont suffit pour repécher le malheureux.
Les jours et nuits se succèdent avant d’atteindre Gibraltar où nous arrivons de nuit en traversant les cargos et pétroliers au mouillage dans le golfe entouré de lumières ; grâce au traceur nous trouvons l’entrée du port de plaisance Marina Bay le 17 octobre, le long de l’aéroport. Le jour se lève avec un vent en rafales et ciel couvert. Nous y resterons 2 jours pour visite, ravitaillement et bricolage à bord.
Main street à Gibraltar
L'homme descend du singe, sauf sur le rocher de Gibraltar !!!
19 octobre 2011
Une dépression étant annoncée nous ne pouvons pas aller à Madère et décidons de poursuivre notre route en passant par le Maroc.
Première escale à Tanger, petit port, pas de place libre, nous mouillons dans le nouveau port en construction face à la ville moderne. Ce sont les camions déversant leur contenu de roches qui nous réveillent.
Après 24 heures de navigation, dont 6 seulement à la voile, nous arrivons en milieu de journée du vendredi 21 octobre à l’embouchure du Bouregreg. Prévenu par VHF canal 10 un zodiac du port vient nous guider pour rentrer et remonter ce petit fleuve pendant un demi-mile. Ponton d’accueil pour formalités douanières, police et passage d’un chien renifleur avant de mettre pied à terre dans la marina « Bouregreg » face à Rabat.
A l’abri des vagues atlantiques, Bouregreg Marina est bordée de sites historiques, comme l’esplanade de la Tour Hassan ou la pittoresque Chellah qui a vu défiler nombre de civilisations méditerranéennes.
Nous ne savions pas encore que cette escale serait prolongée pendant 8 jours, à cause du mauvais temps ou de la houle le port ne nous autorise pas à sortir.
Après la visite de Rabat, de la Medina, du souk, nous louons une voiture pour Meknes. Ville impériale ceinte de rempart du XVIIe siècle. Visite en calèche sous la pluie de cette ville sale et grouillante. Puis nous partons pour « Volubilis », ancienne cité romaine. Sans panneau d’indication routière nous avons des difficultés à trouver la bonne route. A 30 km de Meknes nous trouvons les vestiges d’une population romaine, nous apprécions le calme et la vue sur la campagne marocaine.
Ruines de Volubilis
Lors de notre retour de nuit pour Rabat nous passons de nouveau par plusieurs barrages de police et croisons ânes et piétons cheminant le long de l’autoroute.
Le soleil revient.
Après une longue attente, le passage du chien renifleur à bord et diverses formalités, nous quittons la passe houleuse de Rabat le 29 octobre et mettons le cap sur les Canaries.
La première nuit fût sur le mode « qui-vive » les nombreux petits pêcheurs marocains nous obligeant à zizaguer continuellement. La deuxième nuit nous croisons la route des cargos.
Tristan se met lui aussi à la pêche mais classiquement, sans filet dérivant, et sort un thon rouge.
Le seul port de l'île de La Graciosa
Après 3 nuits et 4 jours, nous arrivons sur l’île de Graciosa le 1er novembre au port de La Sociedad, petit village reposant avec des ravissantes maisons blanches et des rues de sable. Par chance nous avons eu une place au ponton qui grince plaintivement. Comme à Port-Miou, il n’y a pas d’électricité mais c’est un régal après le grouillement du Maroc. Le paradis : des paysages volcaniques suivis de désert, de plages de sable fin, nous récupérons rapidement de nos quarts…
Les vagues à l'assaut d'un pont de lave
Notre route se poursuit via Lanzarote, sous spi Tristan pêche une bonite et un thon rouge. Marie, devenue experte en découpe, nous prépare un superbe dîner de poissons à Puerto Calero le 4 novembre.
Bonne pêche en 2 heures
La Graciosa vue de Lansarote
Grâce aux conseils d’une guide belge rencontré à Graciosa, nous louons une voiture et visitons le parc de Timanfaya où plus de 25 cratères en éruption dans les années 1730 couvrirent de lave la région (paysage lunaire assuré) puis El Golfo : cratère érodé par l’océan avec sa lagune d’eau verte ; les salines de Junubio encore en activité ; Teguise et ses fabriques d’instruments à cordes ; El Mirador del Rio avec une vue époustouflante sur l’île de Graciosa ; Los Jameos del Agua et Cueva de los Verdes : galeries souterraines creusées par la lave où vivent des crabes albinos.
Un des nombreux volcans de Lanzarote
Nous repartons pour l’île voisine Fuerteventura mais grosse déception quant’ à la qualité et le prix des ports. Le paysage est décevant mais la faune nous surprend, nombreux dauphins venant jouer autour du bateau, une tortue de mer nous croise nonchalamment, quelques méduses dérivent.
La première partie du voyage arrive à sa fin, Gran Canaria en vue. L’ARC nous accueil à Las Palmas le 10 novembre avec ses festivités, ses cocktails. Nous mettons les magnifiques polos du CNPM pour l’occasion du défilé de toutes les nations représentées à l’ARC, la France n’a que quelques marins.
Une partie de l'équipage de Free Dom
Visite-contrôle pour la sécurité, l’organisation ARC est très précautionneuse, nous devons compléter notre équipement et faire les préparatifs pour une traversée de 3 semaines.
En résumé pour cette première partie du voyage « Free Dom » a effectué 1555 miles au compteur mais grâce aux courants portants je pense que 1700 miles serait plus juste. Le tout tranquillement en 40 jours dont 15 au port pour visites, soit 25 jours de navigation = 68 m/j.
8 nuits en mer, 6 au mouillage et 25 nuits dans un port.
Pas de problème sur le bateau à part une poulie défectueuse dans la chaussette à spi.
Nous avons beaucoup navigué au portant soit sous spi tangoné ou génois tangoné sur une mer agréable dite « belle » en météo ou peu agitée.